Quelles actions en 2020 pour la sauvegarde de l’effraie ?

Les actions lancées en 2019 pour la préservation de la Dame blanche ont été poursuivies au cours de cette année.

Visite des 10 nichoirs installés en 2019 chez les agriculteurs à Rignac

Huit nichoirs ont pu être visités cet automne. Il s’est avéré que deux des trois nichoirs qui devaient être installés par les agriculteurs eux-mêmes n’ont pas pu être faits. Ces derniers ont eu des difficultés lors des aménagements (nichoir très lourd, plancher de la grange en mauvais état, travail sur l’échelle périlleux). Nos deux bénévoles, Jean-Claude et Daniel, spécialisés depuis 30 ans sur l’installation de nichoirs, iront leur faire prochainement.

La présence occasionnelle ou régulière est attestée dans 3 d’entre eux grâce à la découverte de pelotes de réjection ou l’observation d’une effraie. Parmi ces 3 sites, 2 étaient déjà connus pour la présence de l’espèce.

La visite de la grange non aménagée à ce jour nous a permis d’observer un somptueux couple d’effraie à notre grande surprise. L’un des individus est allé ensuite se poser sur un chêne. L’installation d’un nichoir leur sera donc très profitable et tout confort !

Le nichoir, placé au Conservatoire régional du châtaignier, a profité à la reproduction du Faucon crécerelle au printemps 2020 avec deux jeunes à l’envol. Afin de maintenir sa reproduction sur le site, nous avons décidé d’aménager un autre nichoir, accolé à celui de l’effraie. Les deux espèces auront ainsi chacune le leur !

Pelotes de réjection trouvées dans un des nichoirs à Rignac © M.Trille

Regardez bien, l’effraie est posée au milieu de la branche © M.Trille

 

 

 

 

 

 

 

 

Visite des nichoirs déjà aménagés dans le passé

Sur les 59 bâtiments précédemment aménagés, principalement de 2011 à 2016, en faveur de l’Effraie des clochers, 42 ont été visités au cours de l’automne/hiver 2019-2020 : 4 nichoirs sont des sites de reproduction et 4 autres accueillent cette chouette de façon occasionnelle (présence de quelques pelotes). Les 17 nichoirs restants n’ont pas pu être visités pour diverses raisons.

D’autres espèces ont aussi profité de ces nichoirs : Faucon crécerelle (2), Chevêche d’Athéna (2), Fouine (2) et Frelon européen (3).

Un problème récurrent est toujours constaté : 25% des nichoirs sont occupés par des pigeons, dans des grandes villes mais aussi dans des hameaux.

Bien que ce résultat semble peu encourageant, il est important d’indiquer qu’il faut en général plusieurs années pour que l’effraie décide de s’installer pour s’y reproduire. Alors gardons espoir !

Mise en place de l’échelle téléscopique pour visiter le nichoir installé dans le clocher de l’église de Bournac © C.Ginies

Relâcher de jeunes effraies

Comme vous avez pu le constater en l’absence de communication sur le sujet, malheureusement, il n’y a pas eu de transfert de nouvelles jeunes effraies au cours de l’été 2020, contrairement aux 8 relâchées en 2019. Les contacts avec le Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage caussenard et l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) perdurent malgré tout.

Investissement des bénévoles

Seize bénévoles se sont investis activement dans ce projet représentant 18 journées homme effectuées. L’installation des nichoirs et surtout le nourrissage et la surveillance des jeunes effraies en particuliers ont nécessité de nombreuses heures. Certains bénévoles se sont engagés pour aller visiter les bâtiments. Ils avaient été formés en 2016 lors du précédent programme.

La LPO Aveyron tient à remercier chaleureusement tous ces ambassadeurs de la nature.

Communication

La sensibilisation de la population locale a été un atout majeur quant à la réussite du projet. Divers moyens de communication ont été mis en place pour parler de ces actions. Cette communication a eu un écho au-delà de nos espérances. Plus de 70 personnes, de 32 communes différentes éparpillées sur tout le département, nous ont contactées pour installer un nichoir chez eux. Ces contacts téléphoniques ou par mail ont permis d’entamer des discussions sur cette espèce mais aussi sur d’autres oiseaux comme la Chevêche d’Athéna et sur les chauves-souris. Certains présentaient de très forte motivation. Nous leur avons proposé de prendre leurs coordonnées en espérant que dans les années à venir ce programme d’actions s’étende sur d’autres communes aux alentours. Onze personnes nous ont demandé les plans pour confectionner eux-mêmes le nichoir. Un éleveur, après avoir vu le reportage sur France 3, a cherché les plans du nichoir sur le site de la LPO et l’a ensuite installé dans sa grange de manière autonome à Privezac, commune avoisinante.

Mot de la fin…

Ce fut un projet innovant et passionnant, et très démonstratif en tant qu’actions concrètes pour la préservation de la biodiversité. Nous espérons l’étendre à d’autres communes et l’élargir à d’autres espèces à l’échelle d’Occitanie.

Seules les actions prévues à Rignac en mars-avril comme l’animation nocturne « Chouette nuit » et le recensement des effraies par points d’écoute ont été annulées liées à la situation inédite que nous vivons tous.