Démarrage des chantiers d’automne sur la Réserve

Le premier chantier d’automne pour la gestion des milieux de la Réserve naturelle s’est déroulé fin septembre avec l’aide de plusieurs bénévoles. L’objectif était de nettoyer une châtaigneraie où plusieurs vieux arbres sont présents, en prévision de leur restauration par des élagueurs professionnels d’ici la fin de l’année. La coupe de quelques houx et le ramassage et mise en tas des branchages ont rythmé la journée.

Le châtaignier a été pendant 400 ans l’arbre roi sur la Réserve et plus largement dans cette vallée du nord-Aveyron. Planté pour sa culture, il servait à nourrir une population grandissante, les rendements de blé, seigle ou avoine étant très insuffisants à l’époque sur ces sols maigres. Aujourd’hui après l’abandon de cette culture et les différentes maladies qui l’ont affaibli, il reste encore quelques arbres vivants, en sursis, au milieu de plantations très dégradées qui se mélangent avec des chênes principalement.
La dynamique forestière naturelle de la Réserve tend vers une Hêtraie-chênaie et l’un des objectifs de conservation est de privilégier la naturalité de la forêt en la laissant donc évoluer naturellement sans intervention de l’homme. Au fil du temps les châtaigniers disparaitront au profit des chênes et des hêtres, c’est la succession naturelle.
Cependant ces derniers sont encore très jeunes et peu pourvus de micro-habitats (cavités, fissures) utilisés par les insectes coléoptères, les champignons saproxyliques (espèces liées au bois mort), les chauves-souris, etc.
Le châtaignier est donc aujourd’hui l’une des seules essences d’arbres suffisamment vieux pour offrir ces habitats indispensables au cycle de vie de plusieurs espèces patrimoniales.
Le laisser disparaître trop vite entrainerait une “coupure” dans la disponibilité des habitats et menacerait la survie des espèces qui dépendent des vieux bois.  Il est donc nécessaire de maintenir encore quelques vieux châtaigniers sur pied le temps que les chênes et les hêtres vieillissent suffisamment pour “prendre le relais”.