La veille de la rentrée scolaire, nouveau départ pour une effraie

A l’aube de la rentrée scolaire, je vais vous raconter une histoire qui avait mal commencé il y a quelques semaines mais qui s’est finalement bien finie…
Une Effraie des clochers avait été trouvée le mardi 9 août vers 23h sur la route départementale 112 entre Vielmur-sur-Agout et Castres, probablement percutée par un véhicule. Les découvreurs l’ont ramassé et ont appelé la LPO au siège pour être orientés vers un centre de soins. Ils l’ont amené au CRSFSC le 12 août.
Après examen, la chouette avait un traumatisme crânien et était déshydratée. Après des soins et une bonne nourriture, elle a pu récupérer rapidement. Elle a ensuite été passée en volière afin de retrouver un peu de masse musculaire avant sa remise en liberté.
Dans la mesure du possible, le CRSFSC essaye de relâcher les oiseaux adultes, une fois soignés, sur leur lieu de découverte. Dans ce cas précis, cela n’a pas été possible.
Au vu des actions que le centre de soins et la LPO Occitanie Délégation territoriale Aveyron mènent communément pour l’optimisation des relâchers de l’Effraie des clochers, il a été décidé de rendre la liberté à cet individu près d’un nichoir installé depuis 2019 sur la ferme de Tessi sur la commune de Rignac.
Hier soir, à 20h, la fille de cet éleveur, Romy, a pu libérer cette chouette, devant quelques bénévoles de la LPO, la famille de l’éleveur, et ses voisins, le maire de Rignac et sa femme et la presse locale.

Dans un environnement calme et serein, la chouette effraie a été sortie délicatement du carton pour sa remise en liberté © Annie Vabre

Presque au crépuscule, l’effraie s’est envolée majestueusement dans un silence duveteux planant jusqu’à la stabulation pour se fondre dans le pénombre.
Un grand merci à tous ceux qui ont participé à ce relâcher !
Cette action a été soutenue grâce aux dons des clients des magasins Biocoops de l’Aveyron lors du Local friday.

Les collisions routières sont la deuxième cause de mortalité pour l’Effraie des clochers en France après la transformation de ses habitats (disparition des prairies naturelles, arasement des haies, utilisation croissante des rodenticides anticoagulants et des pesticides…).
La LPO estime à 10 000 le nombre de chouettes effraies tuées chaque année en France sur les routes. 
Une des techniques de chasse principales de cette espèce est la chasse en vol. Elle survole les prairies d’un vol lent presque à ras du sol. La présence de haies et d’arbres le long des parcelles l’oblige à prendre de la hauteur lorsqu’elle les survole. En l’absence de ces éléments paysagers, le long des routes, l’effraie continue son vol à ras du sol et se fait percuter par les véhicules.